Après l’attribution du prix Nobel de la Paix accordé à Barack Obama, deux de ses compatriotes depuis lundi se partagent celui de l'Économie. Il s’agit d’Elinor Ostrom et Oliver Willianson qui sont récompensés séparément pour leurs travaux qui ont montré que les associations d’usagers sont parfois plus efficaces que les marchés, et que la gouvernance économique passerait par le monde de l’entreprise.
Pour mémoire, le prix Nobel de l’économie est le seul prix géré par la fondation Nobel qui ne figure pas dans le testament d’Alfred Nobel. Régi par les mêmes règles que les autres prix Nobel, il a été créé en 1968 par la banque Centrale de Suède, et attribué la première fois en 1969. Depuis son attribution, ce sont souvent les États-Unis qui l’ont raflé.
Les travaux d'Elinor Ostrom montrent qu’il y a des solutions pour gérer le gaspillage des ressources naturelles, le réchauffement climatique et les problèmes environnementaux via le système associatif. On a vraiment l’impression que l'on est en face d'une proposition d’alternative économique démocratique.
Oliver Willianson, l’autre prix Nobel est enseignant à l’Université de Berkeley. Lui, a été récompensé pour sa théorie des organisations qui place au coeur de l'économie l’entreprise avec son principe de hiérarchie. L'entreprise serait plus efficace que les marchés soumis aux règles des négociations et des désaccords. Toutefois, le comité du Nobel a pointé du doigt le risque d’abus de pouvoir de la hiérarchie sur ses collaborateurs.
On verra si la cuvée 2009 des prix Nobel d’économie attribués en pleine crise sera efficace pour aider ceux qui ont été frappés par la crise, et éviter que les exactions économiques qui l'ont provoquée ne se reproduisent plus.
Les contempteurs qualifiant ce prix Nobel de “pseudo prix” ne se privent pas de rappeler qu’en 1977, le prix Nobel d’économie a été attribué à Myron Scholes et Robert Merton, les deux principaux associés du fonds spéculatif LCTM dont l’effondrement en 1998 a provoqué une crise systémique mondiale, censée être annonciatrice… de la fameuse crise des subprimes!
Nicole Bétrencourt
Il est vrai que je suis toujours un peu sceptique devant le fait que certains veuillent considérer l’économie comme une science, au même titre que la physique ou la biologie. Les modélisations mathématiques auxquelles se livrent les économistes reposent le plus souvent sur des postulats assez éloignés de la réalité (hypothèse de la concurrence pure et parfaite, hypothèse de l’information complète, etc.) et la valeur prédictive de la « science économique » est loin d’être démontrée. En fait, l’économie joue aujourd’hui dans nos sociétés à peu près le rôle qu’y jouait l’astrologie voilà quelques siècles : on s’appuie sur elle pour essayer d’étayer des décisions ou de faire des prévisions, mais surtout pour se rassurer en se donnant l’illusion de comprendre, sinon de dominer, un monde trop complexe et qui nous échappe.
À lire une tranche de vie des prix Nobel d’économie sur ce lien.
http://actu.orange.fr/articles/documents/nobel-prix-economie-usa.html
L’économie n’est effectivement pas une science dure. Le Nobel d’économie a failli être attribué à un économiste qui s’est spécialisé en neuroéconomie!
Amitiés.
NBT