Le collège Jean Perrin du quartier ST BLAISE dans le 20ème arrondissement de Paris, a eu la mauvaise surprise de se faire supprimer une cinquantaine d'heure de cours pour la rentrée 2011 par le rectorat.
Le personnel a donc décidé d'une journée"collège mort" lundi 01 mars 2011 et convier le soir même les parents a une réunion d'information et de concertation où étaient présents plus de 80 parents(pour 1 collège de 400 élèves), ainsi que mme Anne Charlotte Keller ,adjointe aux affaires scolaires de la mairie du xxème.
Des représentants du rectorat étaient invités mais ne se sont pas présentés. Une pétition contre la baisse des moyens et son classement dans le groupe d'attribution des moyens le plus élevé de l'Académie de Paris a recueilli près d'une centaine de signatures. Lors de cette réunion, une autre journée "collège mort" pour le jeudi 03 mars ainsi qu’un rassemblement devant le collège pour faire connaitre notre action ont été décidés.
Le Jeudi 3 mars, à la suite du rassemblement, les parents d’élèves et une partie du personnel du collège ont pu se diriger vers le rectorat où une délégation de parents et personnel du collège Jean Perrin a été reçu. L'inspecteur de l'Académie a promis d'étudier le cas du collège Jean Perrin et de donner une réponse la semaine suivante. Résultat de la délibération après la journée d'action du 03 mars :" le rectorat accorde 19 heures supplémentaire mais refuses néanmoins de revenir sur les 30 heures perdues au titre de baisse de prévision d'effectif.
Lors du C.A du 04 avril 2011 il y eu un vote de contestation contre la répartition horaire proposée par la direction a une majorité de 16 voix (représentant parents d'élèves et enseignants) contre 3 à l'administration. Mais il faut savoir que malgré ce vote d'opposition la DHG est actée car après trois refus le Principale du collège peut se dispenser de notre vote.
Un poste d'enseignement de Français a donc été supprimé à la demande du rectorat.
Un groupe d'inspecteur devrait venir au collège pour discuter de comment faire fonctionner en restant en groupe 4 et apporter des informations sur le classement.
Enfin, le 9 mars, une nouvelle mobilisation devant le rectorat a été organisée, lors de laquelle étaient présents nombres de représentants d’autres établissements franciliens.
Toute cette histoire n’aurait en effet pas grand intérêt, ou tout du moins celui-ci ne dépasserait-il pas le cadre du quartier ST BLAISE, si elle n’était pas le reflet d’une tendance plus générale à vouloir supprimer des heures d’apprentissages au profit d’économies servant à financer de nouvelles réformes hors le cadre de l’éducation nationale, telle la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (I.S.F).
Mais au fond, d’économie en est-il réellement question, lorsque l’on sait que pour pallier aux estimations volontairement basses des dotations horaires globales (D.H.G), l’Etat se voit dans l’obligation de faire à appel à des vacataires rémunérés en moyenne 20% de plus que les enseignants débutants, et surtout ne disposant la plupart du temps d’aucuns diplôme justifiant de leur plus value enseignante (ni CAPES, ni nécessairement de MASTER).
L’objectif inavoué (car déplaisant fortement aux syndicats d’enseignants) de la mandature Sarkozy, serait en réalité de créer deux catégories d’enseignants: le professeur actuel, qui travaillerait plus pour gagner plus mais dont les effectifs seraient fortement diminués (pour augmenter la part du gâteau, il faut diminuer le nombre de personnes qui se le partagent); et le fléxiprof, affecté à trois, voir quatre établissements différents afin de combler les trous créés par la diminution du nombre de postes « standards ». On est dès lors en droit de s’interroger sur le bion fondé intellectuel et pédagogique de ces suppression de postes: Comment un enseignant ne disposants pas des diplômes normalement requis et en poste sur plusieurs établissements à la fois, peut-il correctement remplir la mission qui est la sienne ?
On se souvient de la phrase de Victor Hugo « Construisez des écoles, cela vous évitera plus tard de construire des prisons. ». Dans le cadre de la politique du « tout sécuritaire » voulu par Nicolas Sarkozy et ses proches, cette réflexion mise en exergue par les suppressions de postes sur lesquels nous venons de disserter, amène à bien des réflexions…
Rémi Landais Paul Delmas
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